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Actus

Au moins 2297 journalistes et professionnels des médias tués depuis 1990

04/02/2016

FIJLa Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a publié ce 3 février son 25e rapport sur les journalistes et les professionnels des médias tués depuis 1990. Celui-ci recense les 2297 décès survenus de manière violente depuis 1990. 2006 est l’année la plus meurtrière enregistrée, avec 155 meurtres.

Le rapport de la FIJ indique que même si de nombreux meurtres commis le sont dans des pays où sévissent guerres et conflits armés, que ce soit à travers des assassinats ciblés, des attentats à la bombe, des tirs croisés ou des enlèvements de plus en plus violents, les chiffres terribles révélés dans le rapport ne se justifient pas uniquement par cette cause.

« Il existe d’autres raisons, souvent éloignées des théâtres d’opérations, de cibler les journalistes dont beaucoup sont victimes de barons du crime organisé et de fonctionnaires corrompus » indique Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ. « Il s’agit d’une découverte récurrente dans nos rapports ; il y a beaucoup plus de journalistes tués en temps de paix que dans des pays dévastés par la guerre. »

Cette constatation est présente dans le top 10 des pays les plus dangereux du monde établi dans le rapport, et qui comprend  des pays frappés par la guerre, l’effondrement de l’ordre public, le crime et la corruption. Ces pays sont l’Iraq (309), les Philippines (146), le Mexique (120), le Pakistan (115), la Russie (109), l’Algérie (106), l’Inde (95), la Somalie (75), la Syrie (67) et le Brésil (62).

Autre constatation du rapport : l’impunité des crimes commis contre les journalistes est largement répandue dans le monde. Seul un meurtre sur dix fait l’objet d’une enquête. La FIJ déclare que le manque d’action pour éradiquer l’impunité des meurtres et autres attaques visant les professionnels des médias ne fait qu’aggraver la violence dont ils sont victimes.

En ce sens, Anthony Bellanger appelle « tous les gouvernements à respecter leurs obligations internationales, en investiguant sur les meurtres de journalistes et en traduisant en justice les responsables, afin de dissuader toute violence future. » Il exhorte aussi « les Nations unies et ses organismes, agissant en tant que gardiens des instruments internationaux qui consacrent le droit à l’intégrité physique de tous les êtres humains, à faire respecter ces garanties octroyés aux journalistes et aux professionnels des médias. »

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