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CDJ : 4 plaintes sur 10 étaient fondées en 2017

02/05/2018

Au bilan de 2017, que le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) présentait le 2 mai à Bruxelles, trois constats sont particulièrement marquants.

  • Conseil de déontologie journalistiqueLe nombre d’avis rendus n’a jamais été aussi élevé. Il y en a eu 48, soit quasi deux fois plus qu’en  2011. Cette productivité record de l’instance s’explique notamment par une augmentation des séances de travail et l’apport momentané d’une assistante pour la secrétaire générale, Muriel Hanot.
  • Si le total des plaintes reçues en 2017 est resté stable (116 contre 129 en 2016), près de la moitié étaient irrecevables, ce qui n’était jamais arrivé. L’absence d’enjeu déontologique en est souvent à l’origine : ces plaintes traduisent le plus souvent un manque de connaissance du fonctionnement des médias ou du travail journalistique. Des plaignants expriment alors un simple désaccord avec l’opinion d’un média, ou ils auraient voulu lire ou entendre des compléments d’infos, ou ils n’aiment pas l’angle pris par telle rédaction… Pour réduire ces plaintes qui prennent du temps pour établir leur irrecevabilité, le CDJ devra aller plus loin, sur son site, dans les explications pédagogiques.
  • En 2017, les demandes d’information ont connu une croissance certaine. De 73 en 2016, ces dernières sont passées à 107 en 2017. Émanant de particuliers comme de journalistes, ces demandes contribuent, comme les médiations, de manière invisible au travail de sensibilisation du Conseil. Un travail dont la reconnaissance se traduit désormais par de nombreuses sollicitations notamment à l’international. Le Conseil, dont les membres clôturaient en 2017 leur mandat de 4 ans sous la présidence de Marc de Haan, a ainsi été invité à partager son expertise sur la couverture des faits de terrorisme, la lutte contre les fake news ou les relations difficiles entre politiques et médias d’information.

Sudpresse et la RTBF

Alors qu’en 2016, une plainte sur deux était déclarée fondée (l’infraction à la déontologie était donc établie), cela ne fut plus le cas, l’an dernier, que pour 4 plaintes sur 10. Seuls trois médias ont fait l’objet de plus de 4 avis rendus en 2017 : SudPresse (9 plaintes fondées sur 17 plaintes reçues), la RTBF (3 sur 10) et RTL (0 sur 5). Au total, 19 plaintes traitées en 2017 ont été déclarées fondées pour 29 non fondées.  

Au centre des préoccupations du public : les questions relatives à l’identification des personnes (droit à l’image), le droit de réplique non accordé en cas d’accusations graves, et les images violentes (notamment celle de l’assassinat d’un ambassadeur russe en Turquie) ou la confusion entre publicité et information. Les questions relatives à la stigmatisation et aux généralisations abusives, toujours présentes, ont cependant été nettement moins fréquentes qu’en 2016. « Il est vrai que les avis et la recommandation du CDJ sur le sujet avaient alors permis de rappeler les principes en vigueur », précise le CDJ.

Si le rôle de « gendarme » du CDJ est le plus connu du grand public, son travail ne se réduit pas à cela, bien au contraire. Ainsi, les interventions de Muriel Hanot comme médiatrice entre le plaignant et le média sont une phase systématique de la procédure. Ce n’est qu’en cas de médiation refusée ou impossible que le dossier est mis à l’instruction. L’an dernier, 16 plaintes ont été résolues par la médiation.

Les défis de 2018

Évoquant les défis de 2018, Jean-Jacques Jespers, président du CDJ, a cité la place que les nouveaux médias (blogs, réseaux sociaux…) prendraient inévitablement dans le champ de la déontologie ; la période sensible que seraient les élections communales ; l’actualisation nécessaire des recommandations en matière de relation entre journalisme et publicité ; et les indispensables adaptations de l’organisation du CDJ face à l’augmentation structurelle des dossiers à traiter. Un autre projet sera, lui, festif et réflexif pour souffler, en 2019, les dix ans du Conseil.  

J.F.Dt

Consulter le rapport annuel sur le site du CDJ.

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