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Actus

L’Avenir : les décisions calamiteuses de Nethys

23/10/2018
L'Avenir : le personnel en assemblée

Le personnel de L’Avenir en assemblée ce 23 octobre

Le personnel de l’Avenir, réuni ce 23 octobre en assemblée générale, a dénoncé unanimement la « gestion » de son actionnaire Nethys : suppression de 60 équivalents temps plein, soit d’un emploi sur quatre, poursuite des synergies avec le concurrent Rossel, absence complète d’investissements depuis 4 ans.

Un bilan lourd, à charge d’un actionnaire qui a volontairement délaissé un outil performant et de qualité, comme un enfant gâté le ferait d’un nouveau jouet qui ne l’amuse plus. Sauf qu’ici, avant l’arrivée de Nethys, L’Avenir n’était pas en perte. Sauf qu’ici, on ne joue pas : il s’agit de pluralisme des médias, d’emplois, d’information de qualité, d’argent public « géré » par la SA Nethys. L’Avenir, qui devrait cette année fêter son centenaire, se serait bien passé de cette nouvelle restructuration, dont seuls les actionnaires sont responsables et devraient rendre compte. Mais à nouveau, ce sera le personnel qui en fera les frais.

Le front commun (AJP, Société des rédacteurs, CNE, Setca) a publié aujourd’hui ce communiqué, qui dit leur colère et leur détermination :

« A la suite des annonces faites ce mardi 23 octobre, par le management des EDA, les représentants de toutes les catégories de personnel, qui oeuvrent toutes, à leur niveau, à la fabrication d’un média essentiel en Wallonie, ne peuvent que faire un constat de gâchis. Les délégations du personnel (AJP, SDR, CNE, Setca), s’unissent dans ce constat amer. Que nous pouvons résumer en quelques points.

1.Consternation. La tempête qui a secoué notre actionnaire fait de premières victimes. Mais pas celles que l’on croyait. C’est au sein même d’un journal quotidien, et du deuxième groupe de presse francophone, que des têtes roulent. C’est en vain que les représentants du personnel, ont interpellé durant des mois les administrateurs de Publifin et de Nethys, sur leurs responsabilités en tant que patrons de presse. C’est également en vain, que le monde politique a lui aussi été interpellé, sur le sort d’un média pris, malgré lui, dans la même tempête, et dont les journalistes ont montré toute leur indépendance et leur rigueur, durant ces temps troublés. La même rigueur, pendant ce temps, n’était visiblement pas de mise, dans la gestion de l’entreprise. En témoignent, les nombreuses tergiversations dans le choix d’une imprimerie et d’un format, et la prise de décision incroyablement tardive, dans ce dossier capital.

2.Imprimerie. Le choix est exactement contraire à celui que le président du conseil d’administration des Éditions de l’Avenir avait dit, à la fin janvier, acquis au profit d’un autre groupe d’impression, plébiscité à la fois par l’équipe de direction et par le personnel du groupe. Cet avis unanime est ignoré: les représentants(e)s du personnel le déplorent. Ils s’interrogent par ailleurs sur les potentiels développements que le choix peut cacher. Dans ce contexte, les représentants(e)s du personnel des Éditions de l’Avenir seront plus attentifs(ve)s que jamais au respect de la ligne éditoriale du groupe, et à la sauvegarde de ce pluralisme de la presse, garant de la démocratie.

3.Plan social. Au sein d’un média qui a fait preuve de la plus grande indépendance vis-à-vis de son actionnaire, les délégations du personnel seront particulièrement attentives à la manière de le mener, et de cibler les personnes. Il en va de la sérénité de négociations qui seront longues. Pendant ce temps, les équipes de L’Avenir comptent bien continuer à assumer leur mission avec la même rigueur et la même passion. Elles savent qu’elles peuvent compter sur des lecteurs fidèles, eux aussi attachés à leur “gazette”.

4.Respect svp. Soyons clairs. Le manque de confiance évident par rapport à des équipes qui continuent à faire leurs preuves en produisant de l’information régionale de qualité, suscite un malaise profond au sein du personnel, et ce depuis des mois. Une marque d’irrespect total par rapport au produit, serait d’annuler les cérémonies du centenaire de l’édition namuroise de L’Avenir. Nous les devons aussi, aux générations de journalistes qui se sont succédé, et à des générations de lecteurs fidèles.

5.Transparence. Cette fois, il est grand temps d’exposer clairement la stratégie envisagée, à long terme. On parle certes d’une société anonyme, mais rappelons que les fonds gérés par Nethys, proviennent du public. De plus, s’agissant d’un média, l’enjeu est hautement démocratique. Et il ne concerne pas que nos titres. Il n’en reste que quelques quotidiens en communauté Wallonie-Bruxelles. »

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