Cela ressemble à un jeu de mot ou à une faute d’orthographe. « LaPIJ » est pourtant tout ce qu’il y a de plus sérieux et n’a rien à voir avec la pige. Quoique. Le Laboratoire des pratiques et des identités journalistiques (dites « Le LaPIJ ») que l’ULB vient de créer rassemble une vingtaine de chercheurs et doctorants en journalisme mais aussi d’autres disciplines proches.
Son leit-motiv : aller à la rencontre du milieu professionnel, travailler avec les acteurs des médias.
Sa raison d’être : « Affronter les transformations que subit actuellement la profession, les mutations des métiers et des identités, l’arrivée de nouvelles figures dans le secteur des médias d’information, ainsi que la remise en cause du métier de journaliste » lit-on sur le site www.lapij.be .
Présenté le 6 octobre à Bruxelles par ses parents académiques, Florence Le Cam et David Domingo, le LaPIJ a déjà mis en route plusieurs projets impliquant chaque fois des partenaires hors ULB. Ce fut notamment le cas avec l’AJP. De jeunes chercheurs se sont intéressés à la mise sur pied de notre plateforme journalistefreelance.be ainsi qu’au Fonds pour le journalisme, son rôle et son évolution. Une autre étude, en cours, analyse la jurisprudence, depuis ses débuts, de la Commission d’agréation au titre de journaliste professionnel. Une autre s’attaquera à l’histoire des radios communautaires francophones belges.
Des thèses de doctorat sont en route aussi, sous l’égide de ce laboratoire. Leur point commun : l’ancrage dans la réalité des pratiques médiatiques, qu’il s’agisse de celles des journalistes (et de leur usage de la langue française sur le web – Antoine Jacquet), des publics (et de leurs usages des médias traditionnels et numériques – Cassandre Burnier), ou de l’entreprise de presse en général (et de son usage des données relatives à ses audience en ligne – Sylvain Malcorps). L’approche sociale n’est pas oubliée. La thèse de Manon Libert, en voie d’achèvement, analyse les mutations des trajectoires professionnelles et des conditions d’emplois et de travail des journalistes de la presse écrite quotidienne, à partir de la situation du Soir. A côté de l’Observatoire de Recherche sur les Médias et le journalisme (ORM) de l’UCL, le LaPIJ vient ainsi élargir les outils de compréhension et d’analyse de notre environnement professionnel. Personne ne s’en plaindra.

J.F.Dt