Si le choix de se donner la mort relève, a priori, de la plus intime des décisions, appartenant par là à la vie privée, en faire état dans la presse n’est pas pour autant illicite. Cela va de soi lorsque le suicide s’est déroulé dans un lieu public. Mais il est également admis que l’on annonce certains actes privés comme le décès et ses circonstances. Quant à la prévention de « provocation au suicide » que retient, par exemple, le code pénal français, elle n’existe pas chez nous, notre code ne considérant pas le suicide comme une infraction. Reste à se poser, au cas par cas, la question en regard de la morale et de la déontologie. Le respect de la vie privée, qui ne souffre en principe aucune exception, est-il bafoué ou y-a-til, au contraire, une « pertinence sociale » (pour reprendre les termes d’un avis du Conseil de déontologie de janvier 1999) à évoquer le fait ?

Journalistes n°18, juillet-août 2001, Jean-François Dumont

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