Sous le coup d’un nouveau plan de restructuration annoncé par Sanoma (lire Journalistes n°180, avril 2016), les représentants syndicaux des journalistes ont créé une page Facebook pour exprimer leur opposition. Dans la lettre ouverte que nous reproduisons ci-après, ils appellent tous les journalistes à manifester leur solidarité via cette page.

Chers collègues journalistes,

Sanoma (éditeur des magazines Femmes d’Aujourd’hui, Flair, Libelle, Feeling…) subit, pour la énième fois, une réorganisation. Depuis 2008, le personnel a connu une restructuration après l’autre. Mais la situation actuelle est différente. On ne parle plus seulement de raboter des angles. Le management néerlandais a décidé que Sanoma Belgium devait atteindre à court terme un bénéfice à deux chiffres. Pour nous, c’est totalement irréaliste dans le contexte actuel.

Pour ce faire, des mesures drastiques sont jugées nécessaires. L’intention est notamment de supprimer 65 postes, dont 27 au sein des rédactions. 

Ces mesures ont un impact énorme sur notre travail de journaliste. 

1.  Le statut de journaliste interne cesse d’exister. La rédaction d’un magazine ne sera plus composée que de quelques coordinateurs. La majorité des journalistes actuellement en fonction seront remplacés par des free-lances flexibles à souhait.   
2.  Le rôle du journaliste est fondamentalement dévalorisé. La volonté est de miser davantage sur le ‘native advertising’: des articles écrits en collaboration avec l’annonceur. L’indépendance journalistique est en jeu. On demandera également aux journalistes belges de traduire de plus en plus d’articles réalisés aux Pays-Bas, c’est-à-dire rédigés par d’autres journalistes… C’est un autre métier. 

Une simple restructuration suffirait-elle donc à balayer le statut du journaliste, pilier de la démocratie, et péniblement obtenu suite à des années de négociations sociales? Si cela peut se produire dans une grande entreprise média belge, il ne faudra pas longtemps pour que d’autres suivent. Il y va donc de l’avenir des journalistes de tout le pays! 

C’est pourquoi nous avons mis sur pied une campagne médiatique visant à rallier le monde extérieur à notre combat. Vous pouvez nous aider en likant les cartoons publiés sur la page Facebook, en les partageant, en invitant aussi vos amis à les partager et en transférant ce mail aux journalistes que vous connaissez.

Merci d’avance pour votre solidarité et votre soutien

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