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Van Quickenborne l’assure : « On créera un système robuste au plan financier »

22/12/2011

L’AGJPB avait donné rendez-vous à ses membres devant le cabinet du Ministre Van Quickenborne ce jeudi 22 décembre en fin d’après midi. Le ministre a reçu une délégation de l’AGJPB. La rencontre a duré près d’une heure. Le Ministre s’est engagé à trouver, «  très rapidement, en concertation avec le secteur, un nouveau système de pensions pour les journalistes, dont l’équilibre financier doit être garanti, en ce compris à long terme « . La mobilisation des journalistes n’a donc pas été vaine.

Rassemblement des journalistes devant le cabinet du ministre des pensions

Photo : Alain Dewez

Les droits acquis

Le ministre a d’abord confirmé plusieurs éléments déjà connus :

• Pour les journalistes de plus de 55 ans, rien ne change : leurs droits sont garantis jusqu’à la pension dans le système actuel. Devront-ils encore y cotiser ? La réponse n’est pas claire à ce stade (peut-être que oui, peut-être que non…).

• Pour les journalistes de moins de 55 ans, les droits déjà constitués avant 2012 sont également garantis. La partie de la carrière avant 2012 sera donc valorisée à la pension selon les règles du régime actuel : il s’agit en effet de droits acquis. Ils ne cotiseront plus dès le 1er janvier 2012.

• Le Gouvernement ne reviendra pas sur la décision de supprimer, pour l’avenir, le régime légal actuel de pension des journalistes professionnels : sauf les droits acquis, il cesse donc ses effets dès le 1er janvier 2012. Mais on va vers un nouveau système, promet Le Ministre.

Quel nouveau système ?

L'AGJPB rencontre le ministre des pensions

La délégation de l’AGJPB rencontre le ministre devant son cabinet. Photo : Alain Dewez

Qu’en est-il pour l’avenir ? Le Ministre se veut rassurant : l’objectif n’est pas de supprimer purement et simplement la pension complémentaire des journalistes, mais bien de créer un nouveau système alternatif négocié avec le secteur, dès qu’on aura les chiffres de cotisations et de dépenses du régime, en janvier si possible.

C’est le sens des « mesures transitoires » qui ont été ajoutées in extremis au projet de loi suite aux actions que nous avons menées. On y voit un peu plus clair sur ces « mesures transitoires ». Notre délégation a en effet reçu un document « approuvé par le Gouvernement » dans lequel figure ceci : « Les mesures transitoires n’ont pas pour but l’extinction du système mais bien sa pérennisation« . Nous avons posé de nombreuses questions sur la forme que pourrait prendre ce nouveau « système ». Selon Van Quickenborne, il pourrait être identique au système actuel (cotisations obligatoires dans le premier pilier) s’il apparaît que celui-ci est viable, en ce compris à long terme. Mais il n’exclut pas d’autres formes de pension complémentaire, sans toutefois émettre de préférence : sa seule préoccupation semble être l’équilibre financier. La note reçue prévoit aussi qu’il n’y aura pas de « trou » entre le régime nouveau et le système précédent : ou bien le nouveau régime sera rétroactif au 1er janvier 2012, ou bien les cotisations qui n’auraient pas été versées début 2012 seront récupérées pour le nouveau système.

Chiffres sur table

Nous réitérons notre demande : ne serait-il pas intelligent (et de bonne gestion) d’attendre les chiffres de l’Office des pensions avant de trancher dans le vif ?

Van Quickenborne n’a pour sa part obtenu aucun chiffre de l’Office des pensions (ONP), sauf une donnée de 1995, année où le déséquilibre a été estimé à 125.000 euros. On est donc très loin d’un déficit de 32 millions, montant farfelu cité au Parlement et répercuté ensuite par de nombreux parlementaires.

Il admet ignorer tout de l’état financier actuel de notre régime. Nous rappelons que depuis 1995, le nombre de cotisants a doublé. Nous venons avec tous nos chiffres, recoupés cette semaine encore auprès de l’ONP, dont nous concluons que le montant des cotisations suffit bien à payer les pensions actuelles. Mais seul l’ONP détient l’ensemble des données (carrières mixtes, années assimilées, pensions de survie,…).

Rendez-vous en janvier

Aussi absurde que soit la décision qui consiste à abroger un régime qui fonctionne – et est très probablement à l’équilibre – la machine est lancée et le Ministre n’a pas l’intention de l’arrêter : les régimes spéciaux, dont le nôtre, doivent être supprimés.

Il nous rencontrera en janvier, dès qu’il disposera de données chiffrées. L’AGJPB a répété sa stupéfaction devant une décision qui lui apparaît comme non fondée, inutile et coûteuse, mais a annoncé qu’elle travaillera activement à l’élaboration d’un « nouveau système », de préférence légal et ancré dans le premier pilier.

Merci encore à toutes et tous pour votre soutien, aujourd’hui et tout au long de cette pénible semaine sociale. Votre mobilisation a permis d’éviter que la pension des journalistes soit jetée aux orties et a ouvert des portes pour l’avenir. Nous referons certainement appel à vous et vous informerons régulièrement. Joyeux Noël à toutes et tous.

Martine Simonis
Secrétaire nationale AGJPB

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