Documentaire. Le Vogue US de septembre

Le numéro de septembre de l’édition américaine de Vogue (groupe Condé Nast) pèse lourd : 2 kilos de papier – soit plus de 800 pages –, des ventes de 13 millions d’exemplaires et des retombées dans l’industrie de la mode estimées à quelque 300 milliards de dollars. Derrière cette success story, Anna Wintour, qui dirige le magazine d’une main de fer depuis vingt-et-un ans.
Née à Londres en 1949, elle s’intéresse très tôt à l’univers de la mode et quitte l’école à l’âge de 16 ans pour se lancer dans une profession déjà exercée par son père, rédacteur au Evening Standard. En 1970, elle rejoint le prestigieux Harper’s Bazar, six ans plus tard le Vogue anglais et, en 1981, son édition américaine dont elle prendra les rênes en 1988. Elle fait aujourd’hui partie des grandes figures incontournables de la mode.

Après le témoignage romancé d’une de ses anciennes assistantes dans les livre et film « Le diable s’habille en Prada », Anna Wintour se dévoile devant la caméra de RJ Cutler, dans un documentaire, The September Issue.

Elle y apparaît comme une femme de pouvoir, exigeante mais professionnelle jusqu’au bout des ongles, respectée mais guère aimée, exerçant un réel ascendant sur les créateurs (à voir à quel point Jean-Paul Gaultier, Oscar de la Renta, Stefano Pilati ou encore Karl Lagerfeld s’inclinent devant elle) et guère tendre envers ses collaborateurs, bien qu’elle en reconnaisse ponctuellement leurs qualités.

Le film, d’une durée de 90 minutes, prend aussi le pouls de la rédaction du magazine, épingle des conditions de travail parfois éprouvantes, shootings compris. Surtout, il montre comment se construit pas à pas ce que d’aucuns considèrent comme la Bible de la mode. (L. D.)

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