Le 25 novembre, le comité de rémunération de BX1 a annoncé des mesures de réorganisation de l’entreprise : la chaîne prévoit le licenciement économique de 8 équivalents temps plein (ETP), de même qu’une redistribution « plus équitable » des avantages salariaux, une hausse de la productivité et du nombre de programmes. Selon nos informations, le non-remplacement de personnes partant à la pension ainsi que le licenciement d’employé∙es en congé maladie serait également prévu. La chaine compte actuellement 53 ETP.

 

Cette annonce intervient dans un contexte déjà compliqué pour les journalistes de la chaîne bruxelloise : en 2024, plusieurs émissions ont été supprimées, entrainant la rupture de collaborations de journalistes freelances (principalement dans les matières culturelles). En été, l’annonce des conditions de départ de l’ancien directeur général a également suscité colère et incompréhension, eu égard à la situation financière compliquée de la chaîne et aux nombreuses concessions exigées du personnel. Deux mouvements de contestation ont suivi. Le Conseil d’Administration avait déclaré avoir entendu les revendications du personnel.

Cette annonce intervient également alors que la réforme des médias de proximité (MDP), portée par la ministre des Médias Jacqueline Galant, en ce moment sur la table du Gouvernement, prévoit une diminution des subventions des MDP ainsi que la suppression de leur indexation annuelle. Dans notre avis sur le projet de texte, intégré à celui du Collège d’avis du CSA, nous avons dénoncé la menace que représente cette réforme tant pour le pluralisme que la qualité de l’information de proximité, et l’impact probable des mesures annoncées sur l’emploi au sein des MDP. Au vu de l’annonce de BX1, nous insistons sur la nécessité de maintenir l’octroi de moyens suffisants aux médias de proximité, via, notamment, le maintien de l’indexation.

 

Nous nous interrogeons par ailleurs sur la conciliation entre l’annonce d’une hausse de productivité et d’une augmentation du nombre de programmes d’un côté, et le licenciement d’une partie importante du personnel de l’autre. Dans un environnement où l’information de proximité est fragilisée de toute part, il est essentiel que les équipes qui la produisent puissent exercer leur travail dans des conditions décentes. Nous constatons au contraire que les journalistes, en nombre toujours plus réduit, sont amené·es à produire toujours plus, avec un risque tant humain que pour la qualité de l’information, et pour le droit du public à être informé.

L’AJP a pris contact avec les représentant∙es de la Société des Journalistes de BX1 et suit de près l’évolution de la situation. L’AJP apporte tout son soutien au personnel de BX1.