Dresser une typologie des sociétés de journalistes (SDJ) ou sociétés de rédacteurs  (SDR) en Communauté française est mission impossible : il y a quasi autant de variantes dans l’organisation et l’action des SDJ que de rédactions. La création des premières SDR remonte aux années 1970. ASBL ou associations de fait, dépourvues à l’époque de tout cadre légal qui les aurait légitimées ou aurait suscité leur création, ces structures ont fait œœuvre pionnière en Belgique francophone.

Aujourd’hui reconnues dans leur existence par différents décrets (sur l’audiovisuel, l’aide à la presse et la RTBF, mais pas en presse magazine) et devenues des interlocutrices obligées que les directions doivent consulter sur des points précis, les SDJ ont acquis une visibilité et une légitimité parmi les acteurs de la profession.

Le champ d’action de prédilection des SDJ touche à la ligne rédactionnelle de leur média, aux questions internes relatives au traitement de l’information ou qui concernent l’organisation des services rédactionnels.

Leur influence tient uniquement au rapport de force qu’elles parviennent à instaurer et, depuis les décrets sur l’audiovisuel et l’aide à la presse, de leviers légaux qu’elles peuvent tenter d’actionner. L’AJP a déjà formulé diverses propositions pour améliorer ces mécanismes décrétaux. Outre qu’elles travaillent sans statut « solide », l’activité des SDJ est fortement liée au dynamisme de leur conseil d’administration ou de leur présidence.

Animer la SDJ, suivre les dossiers, informer, mobiliser, rédiger les PV, négocier, le tout sur ses heures de midi ou de repos : voilà qui demande énergie et disponibilité. Certaines SDJ se sont endormies après le départ d’un président actif ; plusieurs d’entre elles, mais il en va de même à l’AJP ou dans les syndicats, peinent par endroit à trouver des mandataires prêts à relever les défis.

Enfin, les SDJ doivent également tenir compte des autres organisations. Les journalistes ont ceci de particulier qu’ils ont souvent une triple affiliation : membres de la SDR, très souvent membres de l’AJP et parfois syndiqués (plus ou moins selon les rédactions).  L’AJP, dont le but est d’organiser et de défendre la profession, a toujours tenté de jeter les ponts, là où c’est possible, considérant que la conjonction des forces et des compétences de tous est plus utile que les stériles guerres de frontière.

» Télécharger notre dossier « Des acteurs courageux et légitimes » (PDF, publié dans Journalistes n°93, mai 2008). Ce dossier comporte un large volet consacré aux témoignages et à l’histoire des SDJ.

» Document (lien externe) : une étude comparée des SDJ en Europe

 

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