Actus

Face au regroupement, le personnel s’organise

23/06/2025

Communiqué commun des rédactions et représentants du personnel des groupes IPM et Rossel 

Bruxelles, 23 juin 2025

À la suite de l’annonce de fusion partielle entre les groupes IPM et Rossel, les Sociétés de journalistes (La Libre, Le Soir, L’Avenir), les délégations syndicales (CGSLB, CNE, Setca), l’AJP et la Coopérative Notre Avenir demandent à rencontrer rapidement les directions des deux groupes afin d’obtenir toutes les informations sur cet accord.

Nous attendons des éclaircissements sur les garanties apportées au pluralisme et à l’indépendance des titres, ainsi que sur les impacts concrets à court et moyen termes sur l’emploi, salarié comme indépendant.

Nous soulignons la responsabilité majeure des responsables politiques, tant pour avoir supprimé — avec une légèreté déconcertante — la concession bpost, que pour leur manque de réaction face à la domination croissante des Gafam. Il faut constater l’incapacité persistante des autorités politiques et de régulation, aux niveaux belge et européen, à mettre en place un cadre concurrentiel sain et équitable entre médias et plateformes numériques. Le temps presse. Sans action déterminée, le pillage des contenus par l’IA générative accélérera le déclin du secteur. 

Les éditeurs présentent leur regroupement comme la seule voie de survie, mais après 25 ans de transition numérique, nous constatons que le modèle économique reste encore largement tributaire du papier et peine à répondre pleinement aux enjeux présents et à venir.

Nous demandons donc des engagements clairs : sur l’innovation, les négociations avec les acteurs technologiques, et le développement de modèles viables dans un environnement bouleversé par l’IA.

Vu l’ambiguïté du discours des éditeurs de presse sur leur volonté de maintenir le pluralisme des médias, nous alertons l’Autorité belge de la concurrence sur la nécessité de fournir des garanties pour préserver le pluralisme des médias. Nous parlons bien d’un pluralisme réel et non de façade qui consisterait à maintenir tout ou partie des titres en mutualisant certains contenus. Concrètement, nous demandons des garde-fous pour empêcher toute nouvelle synergie rédactionnelle.

Ce n’est pas seulement la survie des entreprises et de l’emploi qui est en jeu, mais l’accès à une information diversifiée, de qualité et respectueuse de la déontologie, sur l’ensemble du territoire et sur toutes les matières. Dans un contexte de désinformation galopante, l’information demeure plus que jamais un bien public. Nos publics méritent une presse autonome, dotée des moyens de sa mission. Nous y veillerons.

Partagez sur