Gaza : Vous pouvez agir
L’AJP relaie auprès de ses membres l’appel de la Fédération européenne des Journalistes à agir : ci-dessous, nous vous proposons un texte à adresser aux membres du gouvernement belge. Tous les syndicats et associations de journalistes en Europe, membres de la FEJ, s’associent à cette action envers leurs gouvernements respectifs. Merci de prendre quelques minutes pour soutenir les journalistes de Gaza. L’AGJPB (AJP et VVJ) a également adressé un courrier comparable au Gouvernement belge.
Je m’adresse à vous en tant que journaliste belge, membre de l’Association des Journalistes professionnels (AGJPB – AJP/VVJ), à un moment où le monde est témoin de l’une des catastrophes humanitaires les plus graves.
Nous exprimons notre profonde solidarité avec tous les civils qui meurent aujourd’hui à Gaza parce que le monde n’ose pas agir de manière décisive, ainsi qu’avec nos collègues journalistes qui, malgré tout, continuent à travailler sur place. Malheureusement, le gouvernement belge fait preuve de retenue, à un moment il devrait faire preuve de courage.
Nous assistons à la famine systématique et délibérée de la population de Gaza, qui n’a plus accès à la nourriture, à l’eau, aux soins médicaux ou à un abri depuis des jours. Des enfants meurent d’épuisement dans les bras de parents qui ne peuvent les nourrir. Dans les hôpitaux, des bébés souffrent de malnutrition sévère, tandis que les convois d’aide humanitaire restent bloqués. Ce n’est pas le résultat d’une catastrophe naturelle, mais d’une décision politique, une forme de punition collective orchestrée par le gouvernement israélien.
Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est un crime de guerre et un crime contre l’humanité : la faim est utilisée comme une arme, et le déni des besoins fondamentaux pour la vie – y compris les médicaments et l’eau potable – se produit sous les yeux du monde entier. Et sous nos yeux également.
Les seuls témoins restants de ces crimes et de ces souffrances sont les journalistes locaux. Sous le blocus et alors que les journalistes étrangers sont formellement interdits d’entrer dans la bande de Gaza, ils risquent leur vie chaque jour pour faire connaître la vérité au monde entier. Et aujourd’hui, eux aussi sont réduits au silence par la faim.
Les Fédérations internationale et européenne des journalistes (FIJ et FEJ) avertissent que les journalistes à Gaza ont atteint le point de rupture physique : ils meurent de faim, perdent connaissance, perdent leurs forces et, avec elles, leur capacité à effectuer leur travail.
Selon les données de la FIJ, au moins 187 journalistes et professionnels des médias ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza. Leur mort envoie un message terrible : la vérité ne doit pas être entendue. En fermant Gaza aux reporters étrangers, l’armée israélienne supprime la liberté d’expression et le droit du public à l’information. Nous assistons littéralement à la silenciation des voix de la vérité – les journalistes – affamés jusqu’à la mort.
Nous demandons que la Belgique exige l’évacuation urgente des civils en danger immédiat, soutienne les appels internationaux pour permettre aux journalistes étrangers d’accéder à Gaza, la protection des reporters locaux et les appels à une enquête internationale sur la famine systématique en tant que crime de guerre et de génocide.
La Belgique doit se ranger du côté de la vérité, de l’humanité et du droit international. Nous attendons du gouvernement qu’il soutienne fermement le droit international et la protection des droits humains.
Lorsque la vérité est réduite au silence par la famine, il est de notre devoir de parler encore plus fort.