Communiqués

Pigiste, pas pigeon ! Une campagne, un livre noir, un site web

29/10/2006

 

Derrière la façade prestigieuse des grands médias francophones de Belgique se développe un « prolétariat intellectuel » dont le grand public ignore les conditions de travail gravement dégradées et leurs conséquences sur la qualité de l’information.

Revenus inférieurs au salaire minimum, barèmes inexistants ou fixés à la tête du client, concurrence effrénée, retards ou refus de payement du commanditaire, soumission absolue aux exigences de l’employeur, textes commandés et jamais publiés… Voilà le sort que partagent de plus en plus de journalistes indépendants, qu’ils soient rédacteurs, pigistes à la radiotélévision, photo-graphes ou caméramans freelance.

Ils sonLivre Noirt près de 500, en Communauté française, à travailler dans la presse sous le statut d’indépendant, plus souvent par nécessité que par choix. Pendant un an, l’Association des journalistes professionnels francophones de Belgique (AJP-AGJPB) a recueilli leurs témoignages, leur demandant ce qu’ils gagnaient vraiment et dans quelles conditions. Leurs récits brisent la loi du silence et révèlent au grand public une facette ignorée du journalisme.

L’AJP veut que cela change. Le 15 septembre, elle a lancé, à Bruxelles, une campagne de sensibilisation en leur faveur. Présentant « Le Livre Noir des journalistes indépendants » et le site Internet créé pour cette campagne, l’union professionnelle a aussi précisé ses revendications. L’AJP souhaite voir limiter le nombre de diplômés en journalisme (plus de 300 chaque année!) et réguler les stages étudiants dans les rédactions. Elle veut établir avec les entreprises de presse des tarifs de rémunération équitables et les faire respecter. Elle réclame une amélioration du statut social et fiscal pour les indépendants. Elle en appelle aux employeurs mais aussi aux acteurs politiques, aux directions d’écoles de journalisme et aux journalistes salariés pour une amélioration réelle des conditions de production de l’information.

Il n’y va pas seulement de l’intérêt des journalistes professionnels indépendants mais aussi de la défense d’un journalisme de qualité.

www.pigistepaspigeon.be

Partagez sur