Attestation de sécurité payante : le retour de la mauvaise surprise
On la pensait jetée aux oubliettes en attendant que la loi soit modifiée, il n’en est rien : l’attestation de sécurité octroyée aux journalistes qui couvrent les institutions européennes a bien été facturée à plusieurs médias étrangers. L’AJP enjoint ses membres à ne pas payer cette rétribution.
Nous vous en avions parlé il y a environ six mois : par une loi passée inaperçue, le gouvernement fédéral avait instauré une rétribution de 50 euros pour toutes les attestations de sécurité que doivent recevoir, notamment, les journalistes qui couvrent les institutions européennes. Payer pour pouvoir faire son travail et accéder à l’information est inacceptable, et nous l’avions dit, à plusieurs reprises, aux différents ministres responsables (Premier ministre, et ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice).
Didier Reynders, au nom de ses collègues, avait promis que la loi serait évaluée et adaptée si nécessaire. Un deuxième courrier de l’AJP, demandant notamment une rencontre avec l’Autorité nationale de sécurité (ANS), est resté sans réponse.
La mauvaise presse internationale que cette mesure avait attirée sur la Belgique – même le New York Times avait évoqué ce paiement d’un droit d’accès à l’information – nous laissait croire que la mesure ne serait pas appliquée, en attendant qu’elle soit modifiée, mais visiblement l’instruction n’est pas arrivée jusqu’à l’Autorité nationale de sécurité. C’est en effet son président qui a fait envoyer les premières factures.
L’AJP conseille à ses membres qui recevraient un avis de paiement de ne pas payer, et de lui signaler la facture à l’adresse sophie.lejoly[at]ajp.be.