Après sept mois d’attente, le rapport de la Tubitak (agence gouvernementale de recherches scientifiques) concernant l’analyse des ordinateurs personnels des journalistes détenus dans le cadre de l’affaire OdaTV – dont Baris terkoglu – est enfin arrivé entre les mains des juges de la 16e chambre du Tribunal pénal d’Istanbul.

L’acte d’accusation des journalistes turcs détenus « préventivement » dans le cadre de cette affaire OdaTV se base essentiellement sur des documents numériques saisis lors des perquisitions au siège du journal en ligne ainsi que dans les domiciles privés. Ces pièces accréditaient le lien entre les journalistes et Ergenekon, une organisation terroriste secrète de tendance kémaliste et ultranationaliste visant le renversement du gouvernement islamo-conservateur en place.

Les journalistes détenus ont toujours soutenu n’avoir jamais pris connaissance de ces documents numériques confidentiels en précisant, preuves scientifiques à l’appui, que les fichiers litigieux en question avaient été insérés dans leurs ordinateurs à l’aide de virus informatique. Le tout nouveau rapport de l’agence gouvernementale Tubitak, 339 pages rédigées par trois experts-judiciaires, confirme que des virus informatiques ont effectivement infectés les ordinateurs des inculpés et que ceux-ci n’ont jamais ouvert les fichiers coninfos_AJPés. Les experts affirment toutefois « ne pouvoir ni confirmer ni infirmer que ces dossiers informatiques ont été infectés par des scripts malveillants ».

Maître Hüseyin Ersöz, l’un des avocats de la défense, a accueilli avec satisfaction ce rapport très attendu en précisant que « comme nous l’avions toujours défendu, les documents numériques litigieux étaient l’œuvre d’un pirate informatique. Le point le plus important du rapport est que ce ne sont pas les inculpés qui ont créé ou modifié ces documents numériques ».

Suite à la publication de ce rapport, les avocats de la défense ont annoncé le dépôt d’une demande de remise en liberté immédiate des journalistes détenus.

M. K.

 

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