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Actus

Informer sur les thématiques LGBTQIA+ : recommandations et lexique à l’attention des journalistes

03/10/2023

L’Association des Journalistes Professionnels, la RainbowHouse de Bruxelles et l’Association pour la Diversité et l’Inclusion dans les Médias ont présenté ce 28 septembre 2023 leur nouvelle publication sur le traitement médiatique des thématiques LGBTQIA+. Une première pour l’AJP !

 

Invisibiliser, mal-nommer, stigmatiser et essentialiser les personnes LGBTQIA+ dans les médias d’information constituent des formes de discriminations souvent minimisées. Un traitement médiatique non pertinent peut perpétuer des formes d’homophobie, biphobie et transphobie. Il peut également entraîner des répercussions violentes sur les personnes concernées. Or, ni les écoles ni les rédactions ne forment spécifiquement à ces questions. Outiller adéquatement les journalistes et étudiant·e·s en journalisme est donc une nécessité.

En partenariat avec la RainbowHouse Brussels et son pôle recherche et formation InQlusion, ainsi qu’avec l’Association pour la Diversité et l’Inclusion (ADIM), l’AJP souhaite renforcer les (futur∙e∙s) journalistes afin de créer les conditions d’un meilleur traitement médiatique des personnes et questions LGBTQIA+. La publication a été co-construite et co-rédigée avec les partenaires, ce qui a permis d’allier leur expertise de terrain à la prise en compte des spécificités des groupes auxquels la publication est destinée, de manière à en favoriser la réception.

 

De véritables sujets sociétaux

Les trois partenaires ont présenté fin septembre leur guide au public, lors d’une soirée à l’Espace des Grands Carmes à Bruxelles, un centre communautaire LGBTQIA+ interassociatif. À cette occasion, les partenaires avaient organisé une discussion autour des relations entre sources concernées et journalistes, ainsi que de la complexité d’être journaliste LGBTQIA+. Une situation qui relève parfois du funambulisme pour Sarah et Maxime Maillet, journalistes directement concerné∙e∙s par ces thématiques. Iels ont relevé la difficulté de traiter de ces sujets dans leurs médias et d’être quasi automatiquement accusé∙e∙s de militantisme et de manque de neutralité.

Elena, doctorante à l’Université Libre de Bruxelles, faisait également partie du panel. Dans le cadre de sa thèse sur le vécu des journalistes qui appartiennent à des groupes minorisés, elle constate le coût professionnel pour les journalistes concerné∙e∙s qui souhaitent s’emparer de ces thématiques. Un coût économique tout d’abord car il est bien souvent nécessaire de travailler hors de ses heures de bureau afin de trouver les contacts pertinents et les convaincre de s’exprimer publiquement. Mais également un un coût potentiel sur la carrière : il faut passer plus de temps à convaincre sa rédaction de l’intérêt de diffuser des sujets qui concernent ces groupes sociaux, parfois réduits à des enjeux « communautaires ». Ces journalistes s’exposent alors au risque d’être catalogué∙e∙s « journaliste minorités ». La situation est encore plus compliquée pour les journalistes à l’intersection de plusieurs discriminations, notamment les journalistes queers issu∙e∙s de la diversité d’origine. Cette crainte d’être vu∙e comme « engagé∙e » ou « militant∙e » pousse une partie des journalistes minorisé∙e∙s à cacher et taire leur vécu pour éviter toute forme de remise en cause professionnelle. Certain∙e∙s choisissent ainsi de taire leur identité de genre et/ou orientation sexuelle afin de se protéger de toute remise en cause de leurs compétences journalistiques.

Parmi les intervenant∙e∙s, Victoria Defraigne était également présente. Activiste pour la représentation et la visibilité des personnes transgenres et auteure du livre Les transidentités expliquées à mes parents (et à tous les autres), elle a tenu à souligner l’importance d’une construction d’un lien de confiance entre sources et journalistes.

L’événement a rassemblé près d’une centaine de personnes, au cours duquel a été aussi souligné l’importance de traiter des thématiques LGBTQIA+ comme de véritables sujets de société, et non des sujets de niche. « Si les sujets touchent des personnes minorisées, ce n’est pas pourtant qu’il s’agit de sujets minoritaires, ni d’un effet de mode », a expliqué Maxime Maillet.

 

La publication sera envoyée avec le numéro d’octobre-nombre 2023 de la revue Journalistes. Elle est également disponible à la commande gratuitement ici et une version en ligne sera consultable sur https://www.ajp.be/diversite/#rechq

Pour toute question sur la brochure, vous pouvez contacter Guylaine Germain, coordinatrice Égalité/Diversité AJP (02/777.08.61 – guylaine@ajp.be).

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