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Journée mondiale de la liberté de la presse : se donner les moyens pour une information de qualité

03/05/2013

classement mondial de la liberté de la presse
Instituée par les Nations Unies en 1993, la Journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai rend hommages aux journalistes et aux victimes de la censure et de la répression. Elle est aussi l’occasion de rappeler que ces libertés ne peuvent s’exercer sans moyens adéquats, tant humains que financiers.

Ce 3 mai, 20e Journée mondiale de la liberté de la presse, la Fédération européenne des journalistes (FEJ) souligne une fois de plus que les mesures d’austérité qui frappent également le secteur des médias ne sont pas sans conséquences sur la qualité de l’information. « Nous sommes inquiets pour ces milliers de journalistes qui ont perdu leur travail au cours de ces derniers mois et ce, aux quatre coins de l’Europe », estime Arne König, président de la FEJ. « Les conditions de travail précaires et le manque d’investissement dans les ressources humaines ont un impact majeur sur la qualité de l’information et la liberté de la presse. » Même dans les pays européens « riches », constate la FEJ, le contexte économique est difficile mais « il ne peut pas être une excuse pour négliger le travail journalistique et sa contribution à la démocratie. »

Une pétition en Flandre pour le journalisme de qualité

Chez nous, un groupement d’écrivains flamands membres du PEN lancent une pétition « pour la parole libre ». « Car nous sommes profondément inquiets », disent-ils, « pour la qualité du journalisme. Ici, l’Etat n’étouffe pas directement la liberté de la presse, ou alors de manière occasionnelle. Nous ne sommes pas en Chine. Mais ce qui ne lui nuit pas de l’extérieur la ronge de l’intérieur. Les médias eux-mêmes portent de plus en plus atteinte à leur liberté. La raison en est simple. Partout en Occident, les médias commerciaux font face à une baisse des recettes – les consommateurs se tournent vers des informations gratuites, les annonceurs s’en vont – et ces pertes doivent être compensées par des récits toujours plus sensationnels, des conflits plus dramatiques et une narration plus violente, le tout rédigé par des rédactions toujours plus dépeuplées, qui doivent travailler dans des contraintes de temps toujours plus sévères. » Les signataires de ce texte demandent que les médias investissent dans le journalisme de qualité.

Et ils s’inquiètent aussi de la 21e place occupée par la Belgique au classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation Reporters sans frontières (RSF). « Nous nous trouvons aux côtés de la Pologne. Il y a dix ans, nous occupions encore la 7e place. »

100 photos de Paolo Pellegrin et 39 prédateurs de la liberté de la presse

RSF-100 photos de Paolo Pellegrin pour la liberté de la presse
Pour RSF, la Journée mondiale de la liberté de la presse est également l’occasion d’attirer l’attention sur ses activités menées tout au long de l’année. Celles-ci sont notamment financées par la vente de beaux livres de photographies, « 100 photos pour la liberté de la presse ». L’album publié ce 3 mai parcourt le travail du photographe italien Paolo Pellegrin. Les 100 images présentées sont extraites d’un projet en cours intitulé « Cartes postales d’Amériques« .

Autre action de l’organisation à l’occasion de cette Journée du 3 mai : la publication de son rapport annuel sur les prédateurs de la liberté de la presse. RSF en a identifié 39, des « chefs d’Etats, hommes politiques, chefs religieux, milices et organisations criminelles qui censurent, emprisonnent, enlèvent, torturent et parfois assassinent les journalistes et autres acteurs de l’information. Puissants, dangereux, violents, ces prédateurs se considèrent au-dessus des lois. » Cinq nouveaux prédateurs rejoignent la liste établie l’an passé (qui en perd 4) : le nouveau président chinois Xi Jinping, le groupe djihadiste Jabhat Al-Nosra en Syrie, les membres et partisans des Frères musulmans en Egypte, les groupes armés baloutches du Pakistan et les extrémistes religieux des Maldives.

« Parler sans crainte »

Cette année, le thème mis en avant par l’Unesco est celui de la liberté d’expression : « Parler sans crainte« . Les dossiers de l’AJP consacrés à la répression des journalistes en Turquie et à la difficile situation burundaise s’inscrivent donc fort à propos.

→ »Site portail de l’Unesco pour la Journée mondiale de la liberté de la presse

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