L’affaire des caricatures de Mahomet, jugées offensantes par une partie des musulmans, a remis la question à l’ordre du jour : le blasphème, qui consiste à « insulter violemment la divinité, la religion » (Petit Larousse) est-elle punissable en droit ? La Cour européenne a souligné à plusieurs reprises que la réponse appartenait à chaque Etat. Et celle-ci diffère, en effet, selon les pays. En Belgique, le blasphème n’est plus un délit depuis la Constitution de 1831. La liberté d’opinion a cours aussi en matière religieuse et philosophique. En revanche, le droit belge sanctionne l’outrage envers les objets d’un culte et les ministres du culte si cet outrage trouble l’exercice du culte, ce qui concerne peu la presse.
On se rappellera quand même que le droit de blasphémer ne donne pas celui de calomnier ou de diffamer et que la déontologie des journalistes condamne les discriminations concernant, notamment, les convictions religieuses.

Journalistes n°71, mai 2006, Jean-François Dumont
Source : Stéphane Hoebeke et Bernard Mouffe, Le Droit de la presse, Academia Bruylant

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