[an error occurred while processing this directive]
Actus

L’incident Cabinet Michel – RTBF:
l’AJP écrit au Premier ministre

12/10/2015

Dans son édition du 10 octobre, l’émission « 7 à la Une » (RTBF) dévoilait les réactions pour le moins inopportunes d’une attachée de presse et du porte-parole de Charles Michel, Premier ministre, à l’encontre de deux journalistes de la RTBF, lors de la visite du président turc, M. Erdogan.

7 à la une

Capture d’écran

Les journalistes venaient d’assister à la rencontre entre MM. Erdogan, Michel et la presse. Une rencontre présentée dans le programme officiel comme une « conférence de presse »… aussitôt transformée sur place en une communication unilatérale où les questions n’étaient pas autorisées. Cette façon d’attirer les médias en les trompant sur la réalité des choses relève d’un mépris pour la presse que les professionnels ne peuvent accepter. Elle heurte aussi la liberté de presse telle que nous la concevons en Belgique. Un collaborateur de « 7 à la Une » rompit le tabou et posa (en vain) une question.

La scène suivante, à l’extérieur cette fois, se passa entre les services du Premier ministre et les collègues de la RTBF. Une journaliste interpella (en vain) Recep Erdogan. Fureur de l’attachée de presse puis du porte-parole, ulcérés de voir que ces coulisses étaient filmées.
Les fureurs, on peut les accepter. Mais les pressions puis les menaces telles qu’elles furent formulées ensuite sont inacceptables.

L’AJP a donc adressé une lettre au Premier ministre. Elle le prie de rappeler à ses services deux trois évidences:

Montrer les coulisses d’une actualité comme la visite d’un Président très contesté relève bien de l’information et de l’intérêt général. « Votre attachement aux libertés, dont celle de la presse, admettra – nous voulons le croire – que les médias ne doivent pas s’intéresser à l’envers des décors seulement lorsqu’ils y sont invités par celui qui en tirera profit. »
Information et communication ne sont pas synonymes. L’AJP rappelle donc à Charles Michel que « les journalistes professionnels ont vocation à agir pour la première et non la seconde ».
Enfin, le courrier demande « de ne plus abuser du terme ‘’conférence de presse’’ lorsqu’il ne s’agit pas de ce type de rencontre-là. »

Quelles que soient les raisons pour lesquelles le gouvernement belge a voulu éviter au Président turc la moindre contrariété médiatique, les principes qui fondent nos libertés de presse et d’expression ne peuvent pas, elles, être solubles dans la haute diplomatie.

La séquence de « 7 à la Une » est visible sur le site de la RTBF.

La FEJ a aussi réagi sur son site.

Partagez sur