Communiqués

MATélé au coeur d’une polémique post-électorale à Dinant

08/12/2006

La Société Interne des Journalistes (SIJ) de MAtélé et l’Association Francophone des Journalistes Professionnels (AJP) s’étonnent des propos tenus par Maurice et Benoît Bayenet dans l’édition de Vers l’Avenir du 4 décembre 2006 concernant la diffusion du reportage « Le Grand Jour » consacré à Richard Fournaux. Pour rappel, la rédaction de MAtélé avait choisi de suivre la journée d ‘un candidat le 8 octobre. Ce magazine de 26 minutes a été diffusé le 19 octobre, soit 11 jours après les élections.

Le choix de suivre le candidat Fournaux a évidemment été effectué « in tempore non suspecto », la rédaction de MAtélé, même si elle est bien informée, ne pouvait connaître anticipativement le résultat du scrutin du 8 octobre à Dinant. « Le Grand Jour » pouvait donc très bien devenir la chronique de la chute douloureuse du bourgmestre sortant.

Enfin, comme pour tous les médias du pays, le « cas » Richard Fournaux et l’enjeu très particulier de cette élection pour lui apparaissaient comme des raisons suffisantes pour réaliser cette émission dans le chef-lieu de l’Arrondissement de Dinant.

La SIJ de MAtélé et l’AJP ne peuvent accepter les propos de Maurice Bayenet qui réduisent le travail d’information de MAtélé à du « divertissement réalisé par des amuseurs publics », une véritable insulte à l’égard de l’ensemble des journalistes professionnels de MAtélé.

Les obligations en matière de rigueur et de qualité journalistiques de MAtélé sont d’ailleurs chaque année reprises dans le rapport du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Nous rappelerons également au député socialiste que lors des 4 heures de direct de l’émission électorale du 8 octobre dernier, MAtélé a réalisé le deuxième meilleur taux de pénétration audimétrique des 12 télévisions locales francophones. Un résultat inconcevable sans un minimum de professionnalisme et de qualité rédactionnelle. A moins que le public ne considère les élections que comme du divertissement…

Quant aux menaces de plainte devant le CSA ou le Conseil d’Administration de MAtélé, quant aux sous-entendus concernant la remise en question des principes de subventionnement de l’ASBL, ils témoignent non seulement d’un mépris de la liberté de presse clairement affiché par les socialistes dinantais mais aussi d’une nouvelle stratégie de communication pour le moins étonnante.
Pour rappel, l’article 25 de la Constitution belge souligne que la presse est libre et qu’aucune censure ne pourra jamais être établie.

Le Décret du 27 février 2003 sur la radiodiffusion, quant à lui, précise dans son article 66, 10° que la télévision locale doit « assurer, dans sa programmation, son indépendance par rapport aux gouvernements, aux autorités communales et provinciales, aux organismes publics et intercommunaux, aux distributeurs de service de radiodiffusion, aux partis politiques… ».

Enfin, le Règlement d’ordre intérieur relatif au traitement de l’information de MAtélé stipule que « les choix rédactionnels sont indépendants des sources et mécanismes de financement de la télévision; ils sont du seul ressort de la rédaction . Conformément aux statuts de l’ASBL, le Conseil d’Administration et la Direction concourent à préserver l’indépendance de la rédaction vis-à-vis de toute forme de pression, d’ingérence politique, commerciale, publicitaire ou autre ».

En conclusion, la SIJ de MAtélé et l’AJP ne peuvent tolérer ces méthodes politiques dignes d’autres temps ou d’autres régimes. Et si l’indépendance rédactionnelle fait sourire Maurice Bayenet, nous, nous y tenons! La liberté de la presse est un droit constitutionnel, même pour une télévision locale subventionnée en partie par des pouvoirs publics, l’amertume d’une défaite électorale ne peut remettre en question ce principe fondamental.

La Société Interne des Journalistes de Matélé
L’Association Francophone des Journalistes Professionnels

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