19-03-2004

L’AGJPB (Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique) a pris connaissance avec inquiétude de la perquisition opérée ce vendredi 19 mars au domicile privé et au bureau rédactionnel du correspondant du magazine allemand « Stern » à Bruxelles, Hans-Martin Tillack. Cette perquisition a ét effectuée par un juge d’instruction belge sur demande de l’Office européen de lutte antifraude. Son but était, classiquement, d’identifier et donc de tarir les sources du journaliste après une série d’articles relatifs à des fraudes possibles au Parlement européen.

Elle a eu lieu au moment où la Chambre des députés se prépare à examiner le texte d’une proposition de loi relative à la protection des sources d’information des journalistes, actuellement à l’examen de sa Commission de la Justice. Elle s’est également effectuée au mépris de la jurisprudence constante de la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg, en faveur de la protection des sources d’information.

L’AGJPB rappelle que les arrêts de la Cour de Strasbourg – dont l’arrêt « Ernst et consorts » de l’an dernier, qui a condamné la Belgique pour violation de l’article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme – s’imposent en droit belge, mais aussi dans l’ensemble des pays européens, et donc également aux institutions européennes. Elle insiste pour que la proposition de loi relative à la protection des sources d’information des journalistes soit votée au plus vite par le Parlement, afin que de telles manoeuvres d’intimidation soient désormais interdites par la législation.