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Photojournalisme : Isopix au secours de Sipa

15/03/2013

LogoPlacée en liquidation judiciaire en décembre dernier, l’agence photographique française Sipa Press – rachetée par l’agence de presse allemande DAPD en juillet 2012 avec pour ambition de concurrencer l’AFP – a trouvé deux candidats à la reprise. Le 28 février dernier, ceux-ci présentaient leur projet au Tribunal de commerce de Paris. Parmi ces candidats repreneurs, l’agence photographique belge Isopix (en tandem avec l’agence anglaise Rex Features), dont le plan avait reçu le soutien de la majorité des salariés de Sipa, début décembre 2012. Outre l’avenir d’une agence qui a participé aux beaux jours du photojournalisme – elle fut été créée en 1973 par le photoreporter turc Göksin Sipahioglu – , 61 emplois sont en jeu.

Une agence historique

« Il s’agit de la dernière agence historique française et on ne voulait pas voir disparaître ce patrimoine. Avant tout, ce n’est pas une question d’argent ou d’investissement », commente Paul Marnef, directeur général d’Isopix, qui travaille en partenariat avec Sipa depuis le rachat d’Isopress par Sénépart en 1992.

« Dans notre projet, notre but est de préserver l’agence et le patrimoine d’archives. Nous souhaitons également développer Sipa en Chine mais, dans tous les cas de figure, il y aura des pertes d’emploi. Avant de diversifier, il faudra d’abord commencer par consolider. Notre projet prévoit de garder plus de la moitié du personnel. En aucun cas, il ne s’agira d’opérer à un démantèlement de l’agence ! « , poursuit-il.

Dans l’hypothèse où l’offre d’Isopix et de Rex Features était acceptée, « cela ne changerait rien pour Isopix », souligne Paul Marnef. « Nous n’avons pas pour ambition d’absorber Sipa mais de développer l’agence avec ses propres identité et marque ».

Le sort de Sipa Press et de ses employés sera scellé le 21 mars prochain, date à laquelle le Tribunal de commerce de Paris rendra son jugement. « Si notre plan ne recevait pas les faveurs du Tribunal, on n’aura pas de remords car on aura travaillé pour l’avenir de Sipa », conclut Paul Marnef qui rappelle que l’objectif d’une procédure de liquidation judiciaire vise précisément à maintenir l’outil.

Le projet concurrent est emmené par l’entrepreneur français Xavier Niel, fondateur de la société Free (fournisseur d’accès internet), en collaboration avec Jacques-Antoine Granjon, directeur général du site d’e-commerce Vente-privée.com.

L. D.

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