Quand il est bien « auteur » – on verra plus loin que ce n’est pas toujours le cas – le journaliste exerce notamment un droit de paternité sur son œuvre. Ce droit l’autorise à exiger de signer mais aussi à garder l’anonymat ou à signer avec un pseudonyme. Aucune convention préalable avec l’éditeur n’est requise pour exercer ce droit. En cas d’œuvre anonyme, l’éditeur est réputé être l’auteur à l’égard des tiers.
Il en va de même pour les œuvres audio-visuelles : le journaliste a le droit d’exiger que son nom figure ou ne figure pas au générique.
Tout cela est d’application lorsque l’article ou la réalisation relève bien de « l’œuvre », en l’occurrence le travail de fond, marqué par la personnalité du journaliste. Sont exclus de cette catégorie « les nouvelles du jour ou les faits divers qui ont le caractère de simples informations de presse », comme l’écrit la Convention de Berne de 1886. Les dépêches d’agence ne relèvent donc pas du droit d’auteur. Et il ne suffit pas, dans les rédactions, d’apposer sa signature sous la première « brève » venue pour prétendre au « droit de paternité »…

Journalistes n°65, novembre 2005, Jean-François Dumont
Source : Stéphane Hoebeke et Bernard Mouffe, Le Droit de la presse, Academia Bruylant

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