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Agenda

Rencontre avec deux journalistes aleppins

14/03/2016

Lors du prochain « Midi des droits humains », organisé par Amnesty, deux journalistes aleppins viendront témoigner de la mission qu’ils se sont donnée pour informer leurs concitoyens et la communauté internationale et de leur parcours.

L’absence de journalistes étrangers en Syrie conjuguée à la puissance des propagandes du régime syrien, de la Russie, de l’Iran et de Daech, notamment par le biais des réseaux sociaux, a largement contribué à opacifier notre vision du drame syrien et à alimenter les théories du complot, poussant un certain nombre de jeunes à se radicaliser.

Le témoignage de ces journalistes nous éclairera sur la situation à Alep et dans sa région où la société civile, qui a pu émerger à partir de 2012, parvient à s’organiser et à faire fonctionner différentes institutions crées dans le vacuum laissé par le retrait du régime et ce, malgré les bombardements incessants des aviations russe et syrienne.

Du reportage citoyen au journalisme professionnel en Syrie

Quand la révolution éclate en Syrie en mars 2011, la première liberté que les Syriens s’approprient est celle d’informer dans un pays où tous les organes de presse sont totalement muselés par un régime omniprésent.

Dès les premiers rassemblements, les manifestants se filment et se photographient pour informer et faire connaître la nature pacifique de leur mouvement, d’abord à l’intérieur du pays puis à l’étranger dans l’espoir d’obtenir un soutien de la communauté internationale. C’est ainsi qu’apparaissent de nombreux citoyens-reporters dont certains se sont professionnalisés par la suite.

Les intervenants

Youcef Seddik, aujourd’hui directeur d’Aleppo Media Center, étudiait la littérature à l’Université de Damas au début du soulèvement, en mars 2011. Participant à des manifestations, il est poursuivi par les forces de sécurité et quitte Damas pour se réfugier à Alep où il organise des manifestations. En 2012, lorsque l’Armée Syrienne Libre prend le contrôle de 70 % du territoire d’Alep et de sa province, cela suscite l’afflux de journalistes du monde entier qui ont besoin de guides, de traducteurs, de fixeurs, de chauffeurs, de protection… Youcef Seddik y voit une chance de les aider. Il participe à la création d’un lieu ressource pour les journalistes étrangers et les reporter-citoyens syriens qui veulent se former aux métiers du journalisme : l’Aleppo Media Center (AMC) est né. L’AMC fournit ses informations à différentes agences de presse internationales comme l’AFP ou Reuters (http://www.amc-sy.net).

Zein al-Rifai est lui correspondant pour l’AFP. Avant le début du soulèvement syrien, il étudiait la littérature française à l’université d’Alep.  A partir de juin 2011, il commence à filmer les manifestations et à poster ses vidéos sur les réseaux sociaux. En 2012, il devient fixeur pour les journalistes étrangers et, la même année, avec Youcef Seddik et d’autres reporter-citoyens, il participe à la création de l’AMC. Il travaille alors pour des chaînes de télévision syriennes d’opposition comme Orient News ou Syria Tomorrow, et pour Al Jazeera avant de rejoindre l’AFP fin 2013 comme photographe/vidéaste indépendant. Grièvement blessé à la jambe par un missile en août 2015, il doit se faire hospitaliser en Turquie où il termine actuellement sa convalescence. Il compte repartir à Alep dès qu’il sera entièrement rétabli.

Il est lauréat 2015 du prix Rory Peck qui récompense les journalistes free-lance pour ce documentaire.

Infos pratiques

Quand ? Le mercredi 23 mars prochain entre 12h30 et 14h

Où ? Au Secrétariat national d’Amnesty International Belgique francophone, rue Berckmans 9 à 1060 Bruxelles.

Entrée libre, mais inscription obligatoire par email à jkrenzi@amnesty.be ou par téléphone au 02 538 81 77 auprès de Jehona Krenzi, au plus tard le 21 mars 2016.

Des sandwiches et boissons seront offerts aux participants.

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