Le premier responsable de propos conés en justice (parce qu’ils sont diffamatoires ou qu’ils appellent à la haine par exemple) est évidemment celui qui les a tenus. François Jongen (UCL) rappelle ainsi que quiconque est « responsable de ses propres écrits et commentaires reproduits dans la presse et dont il revendique par ailleurs la paternité ». Mais le journaliste qui s’est « contenté de citer » n’est pas pour autant dispensé de toute coresponsabilité ! En matière de diffamation, le Code pénal est clair : « Nul ne pourra alléguer comme cause d’excuse ou de justifications, que les écrits, imprimés, images, emblèmes qui font l’objet de la poursuite ne sont que la reproduction de publications faites en Belgique ou à l’étranger ». Le journaliste doit donc assumer ce qu’il diffuse, même s’il ne fait que reprendre une info parue ailleurs. Mais le juge appréciera la manière. Si la fameuse obligation de prudence a été respectée, en citant la source, en prenant la distance nécessaire et sans accréditer les propos coninfos_AJPés, le média ne sera sans doute pas inquiété. Idem pour des propos litigieux recueillis lors d’une interview. Le journaliste ne sera pas fautif s’il les a rapportés « avec bonne foi et objectivité », sans tenter de les accréditer et sans leur donner une publicité abusive.

Journalistes n°34, janvier 2003, Jean-François Dumont
Source : Stéphane Hoebeke et Bernard Mouffe, Le Droit de la presse, Academia Bruylant

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