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Actus

Une violation flagrante du secret des sources

06/01/2017

Logo AGJPBL’affaire devait être plaidée vendredi 6 janvier devant le tribunal correctionnel de Gand et se poursuivre le 17 février. Sur fond de chamailleries politiques au sein du Conseil communal de Gand, elle met aussi en cause la protection des sources journalistiques, bafouée par les autorités.

Freelance pour Het Laatste Nieuws, Sabine Van Damme y avait publié en 2015 la mise en cause d’un échevin gantois par le Conseil de déontologie de la ville. Suite à la plainte contre X déposée par le bourgmestre, la police avait opéré des repérages sur les téléphones portables de tous les membres de ce Conseil. Celui d’un conseiller communal CD&V (opposition) contenait le numéro d’appel de la journaliste. Et, sans doute pour recouper l’info, les enquêteurs firent aussi des repérages dans le gsm de Sabine Van Damme, en dépit de la loi du 7 avril 2005 interdisant ces pratiques.

La journaliste n’est pas poursuivie. Mais au procès du conseiller auteur de la fuite, il sera forcément question du secret des sources. Dans un communiqué diffusé le 6 janvier, l’AGJPB s’insurge contre la violation dont la journaliste a été victime. Elle demande au ministre de la Justice, Koen Geens, de sensibiliser davantage les magistrats et la police au respect de la loi de 2005. L’AJP a déjà regretté à plusieurs reprises que l’esprit de la loi sur la protection des sources soit bafoué par des enquêtes qui visent directement les sources potentielles de la presse, même si les journalistes ne sont pas inquiétés. Dans le dossier gantois, un pas de plus est franchi puisque les appels donnés et reçus par la journaliste ont été surveillés. Ce fut pire encore en novembre dernier, lorsqu’un journaliste de la VRT, Bart Aerts, fut interrogé dans le cadre de l’assassinat du châtelain de Wingene. Son téléphone fut saisi par les enquêteurs et ne lui a toujours pas été restitué. La Cour d’appel de Gand doit juger cette affaire le 17 janvier.

L’AGJPB est très préoccupée par l’évolution des choses : « Après dix années de calme relatif après la loi de 2005, la justice foule aux pieds le secret des sources journalistiques. Ces deux derniers incidents en sont la preuve évidente ».

J.-F.Dt.

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