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Actus

CDJ : en 2015, une plainte sur deux était fondée

20/04/2016
CDJ

Muriel Hanot (nouvelle secrétaire générale du CDJ), Marc de Haan (président du CDJ) et André Linard (secrétaire général jusqu’au 28 avril). Photo Marc Simon.

Ce n’est pas tous les jours qu’une conférence de presse se clôture par des applaudissements et que le drink de « la troisième mi-temps » voit débarquer un ministre, en l’occurrence celui des Médias, Jean-Claude Marcourt (PS). Ce fut le cas mercredi 20 avril, à Bruxelles, à l’issue de la présentation du rapport 2015 du Conseil de déontologie journalistique (CDJ) qui marquait aussi le départ à la retraite de son secrétaire général André Linard. Il y évoqua son bilan personnel des six années passées au CDJ (installé en janvier 2010) pour évoquer sa fonction (« une responsabilité, pas un titre de gloire ») ; pour confesser les faiblesses du CDJ qu’il transmettait à Muriel Hanot (« la mission de médiateur à rendre plus efficace ; la visibilité publique du CDJ à améliorer ») ; et pour redire avec force et arguments que « l’autorégulation fonctionne ». Attention à ne pas voir seulement l’arbre qui cache la forêt, souligna-t-il. Comprenez : ne pas se focaliser seulement sur le groupe de presse (Sudpresse) peu soucieux de déontologie quand tous les autres s’en préoccupent. On lira dans la prochaine édition de Journalistes (n°180, avril 2016) l’interview d’André Linard qui revient aussi sur le fonctionnement du CDJ et sur l’évolution des médias.

Respect de la vérité et droit de réplique 

Concernant le bilan 2015 du Conseil, on retient du rapport annuel ces éléments marquants. Dans sa mission de codification, le CDJ a publié deux « Carnets de la déontologie ». Le premier propose des « Recommandations sur l’information en situation de crise », suite aux attentats de Paris et à leur couverture médiatique qui fit parfois problème. Il est bien difficile, soulignait Marc de Haan, président du CDJ, d’évaluer l’effet de ce type de recommandations sur les rédactions, mais on a pu constater avec plaisir le bon comportement général des médias francophones belges après les attentats du 22 mars à Bruxelles et l’absence, à ce jour, de plaintes à ce propos. Le CDJ a par ailleurs étoffé ses directives sur la distinction entre publicité et journalisme par des considérations sur le « native advertising » (les contenus informatifs parrainés), qui tombent pleinement, aux yeux de l’instance, dans le domaine de la pub. Objet d’un accord avec les responsables de médias représentés au CDJ, les modalités de publication des avis du Conseil (constatant une infraction) ont été clairement fixées. Seul Sudpresse fut réticent au début à les respecter, ce qui ne devrait plus être le cas, a promis récemment son éditeur.

Du côté des plaintes, on est resté dans la norme en 2015 avec 51 dossiers recevables (et 30 non recevables). Avec les dossiers introduits en 2014 et traités en 2015, ce sont 30 avis qui furent rendus, dont 16 ont établi l’infraction déontologique fondée (en tout ou pour une partie seulement des griefs). Particularités pour 2015 : la presse écrite, quotidienne ou périodique, est la seule à recueillir des plaintes fondées. Sudpresse en totalise 10, La DH et M… Belgique 2 chacun, L’Avenir et Le Vif 1 chacun. Si le défaut dans la recherche et le respect de la vérité reste le premier motif de plaintes fondées, le second motif au classement est une nouveauté : il s’agit de l’absence de réplique de la part d’une personne mise gravement en cause dans un article. Viennent ensuite l’atteinte à la vie privée, les approximations et les méthodes déloyales.

J-F.Dt

Le rapport annuel 2015 du CDJ est accessible sur http://lecdj.be/telechargements/2015-rapport-version-pour-publication-avec-cover.pdf

 

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