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Actus

Déclarations de Joëlle Milquet : le CDJ réagit

20/01/2016

logocdjOn peut lire dans le journal Le Soir de ce 20 janvier que la ministre de l’Enseignement Joëlle Milquet, s’inquiétant d’une évolution des pratiques médiatiques en matière d’« infotainment », souhaiterait « une réflexion sur des nouvelles règles de déontologie journalistique » et propose d’en saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).

Le Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ) tient à rappeler que depuis 2010, il exerce exclusivement la veille déontologique et le traitement des plaintes portant sur les pratiques journalistiques.

En 2009 en effet, le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé à l’unanimité de reconnaître une instance spécifique comme seule compétente en matière déontologique pour l’ensemble de la presse : audiovisuelle, écrite et électronique. Récemment encore, cette reconnaissance du CDJ a été renouvelée par le gouvernement francophone. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est pour sa part strictement compétent pour la régulation du secteur audiovisuel conformément au décret sur les Services de Médias Audiovisuels. Il réfère du reste au CDJ pour les questions de déontologie journalistique qui peuvent lui être adressées selon une procédure bien établie.

Par la reconnaissance d’une instance d’autorégulation journalistique, la Fédération Wallonie-Bruxelles a montré son attachement à la liberté de la presse, qui doit assumer ses responsabilités en toute indépendance.

En outre, le décret du 30 avril 2009 réglant les conditions de reconnaissance de l’instance d’autorégulation déontologique attribue expressément au CDJ la mission de « codifier, affiner et compléter les règles déontologiques applicables au traitement de l’information ». A cet égard, le CDJ se montre particulièrement dynamique pour suivre l’évolution des pratiques journalistiques, comme en témoignent de nombreuses recommandations particulières et un Code de déontologie réactualisé encore fin 2013.

Le CDJ est donc parfaitement compétent et équipé pour mener, s’il le juge utile, une réflexion sur l’« infotainment », et recevoir toute plainte éventuelle.

Ripostes PS et Ecolo

Le ministre en charge des Médias en Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Claude Marcourt, s’est distancié mercredi des propos de sa collègue de gouvernement Joëlle Milquet, rapporte l’agence Belga. Rappelant les mesures controversées que le gouvernement polonais vient de prendre envers sa radio-télévision publique et l’attaque contre Charlie Hebdo survenue il y a un an, M. Marcourt a estimé devant le Parlement qu’il serait mal venu de changer les choses. « Nous pouvons toujours réfléchir avec le Conseil de déontologie journalistique ou ce Parlement aux règles de déontologie, mais l’indépendance de la presse (…), dont le droit à la transgression et le droit de choquer, est intimement liée à la démocratie« , a souligné le ministre en réponse à une question d’actualité du député Christos Doulkeridis (Ecolo). Tout en reconnaissant le désagrément que toute personne s’estimant injustement critiquée par la presse peut ressentir, M. Marcourt a toutefois ajouté ne pas croire « qu’il faille changer les choses« . Le député Doulkeridis a abondé dans le sens de ces propos, citant lui aussi la situation en Pologne. « Nous ne pouvons être de ceux qui remettent en cause ces règles fondamentales« , a-t-il jugé. Si Mme Milquet se sent lésée par un traitement médiatique, « qu’elle porte plainte auprès du Conseil de déontologie journalistique« , a-t-il suggéré.

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