A l’occasion de la Journée
mondiale de la liberté de la presse et alors que 130 journalistes sont
encore emprisonnés dans le monde, l’organisation Reporters
sans frontières (RSF) publie sa première enquête sur les
violences commises contre des journalistes dans plusieurs pays de l’Union européenne
(UE). "La liberté de la presse est une réalité au
sein de l’UE, affirme RSF. Aucun journaliste assassiné sur l’ordre
d’un Etat, aucun emprisonné et la censure officielle a disparu. Les médias
expriment des opinions diverses et le pluralisme des idées est généralement
garanti. La situation n’y est pas parfaite pour autant. Menaces proférées
contre des journalistes, tentatives d’assassinats par des groupes privés,
agressions, intimidations des familles : ces faits, d’une particulière
gravité, existent aujourd’hui dans l’espace européen".
Sont passées en revue les attaques et menaces à l’encontre
des journalistes en France, où la couverture des banlieues les expose à
des représailles physiques ; en Italie, où les menaces viennent
des mafias et où une dizaine de journalistes travaillent sous protection
judiciaire ; en Espagne, au Pays basque, où les journalistes supportent
les intimidations de l’organisation terroriste Euskadi Ta Askatasuna (ETA) ; ou
encore en Irlande du Nord, où plusieurs reporters continuent à faire
l’objet de menaces de mort.
RSF, qui publie un nouvel album de photographies – cette fois consacré
à Bettina Rheims – pour notamment financer des actions en faveur
des journalistes emprisonnés, vient également de dévoiler
sa nouvelle liste des "Prédateurs de la liberté de la presse".
RSF en a répertorié 38, dont dix nouveaux "prédateurs".
"Dans les Territoires palestiniens, la branche armée du Hamas,
à Gaza, et les forces de sécurité de l’Autorité
palestinienne, en Cisjordanie, se sont rendues coupables de violations graves
de la liberté de la presse. Les journalistes qui sont accusés de
soutenir le camp opposé sont systématiquement réprimés",
souligne l’organisation.