Inégalités salariales

Avant l’âge de 35 ans, le différentiel salarial est déjà de 10% entre les journalistes hommes et femmes.

Inégalités salariales« Les femmes gagnent, en moyenne, près de 300 euros nets de moins (2147 euros) que leurs confrères (2439 euros). Le revenu moyen net d’un homme est donc 13,6 % supérieur à celui d’une femme. Cette différence est similaire à celle qui avait été observée en 2013. Elle doit évidemment être mise en lien avec les disparités selon l’âge puisque la proportion de femmes tend à diminuer avec l’âge.

Lorsqu’on se focalise sur les journalistes de moins de 35 ans, le revenu net moyen des femmes s’élève à 1 904 euros quand celui des hommes est de 2 086 euros, ce qui signifie que le revenu net des hommes est supérieur de 9,6 % à celui des femmes. Si cette différence est moins grande que sur l’ensemble des journalistes, elle demeure toutefois importante et statistiquement significative ».

Extrait de l’étude « Portrait des journalistes belges en 2018 » (page 24)  : https://www.ajp.be/telechargements/profil-des-journalistes/2018_etude.pdf

L’ancienneté professionnelle, la fonction et le statut professionnel constituent des facteurs importants de différenciation des revenus. Les femmes journalistes sont généralement plus jeunes, travaillent plus à temps partiel (choisi ou subi) et occupent des positions hiérarchiques inférieures à celles des hommes. Le genre n’est donc pas la seule explication à ces disparités mais reste un facteur déterminant.

Paroles de journalistes : « Il y a eu une phase (…) ils ont eu peur que je me casse. Pour une fois je me suis sentie désirée dans cette boite. Et là ils m’ont augmentée. La différence de salaires entre hommes et femmes, ce n’est pas une légende, à compétences égales, j’ai découvert que je gagnais entre 15 et 20% de moins que mes confrères masculins. J’ai eu une augmentation et 3 mois après les garçons sont tous passés cadres sauf moi et ils ont tous eu une bagnole. Cherchez l’erreur. » (p.97 étude)

L’enquête souligne également le tabou qui entoure généralement la question salariale et les difficultés exprimées par les femmes pour négocier leur rémunération. Une large partie des répondantes ne savent pas situer leur salaire par rapport à celui de leurs collègues et affirment se mettre des barrières vis-à-vis des demandes d’augmentation.

Paroles de journalistes : « On est payé au barème. Après je sais, ça ne se dit pas évidemment… mais il y a des collègues masculins qui sont allés négocier avec la direction pour passer dans un barème d’ancienneté effective, pour un salaire plus élevé. Et ils l’ont obtenu. Et moi ça ne me serait jamais passé par la tête d’aller négocier comme ça ! » (p.57 étude)

L’art de la négociation, question de chromosomes ?

Probablement pas. Une part du différentiel salarial reste inexpliquée par les facteurs objectivables.

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