La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) vient de condamner la Belgique pour violation du « droit à la vie » dans le cadre de l’affaire Yves Trévalec (photo), un cameraman de TF1 blessé par des policiers liégeois le 12 janvier 2003. Ce jour-là, avec son équipe, il effectuait un reportage sur les policiers du peloton anti-banditisme. Le cameraman était autorisé à les accompagner mais certains, mal informés sur sa présence, ont cru voir arriver un homme armé. Six balles ont été tirées, deux ont touché Trévalec au tibia. En décembre 2006, la chambre des mises en accusation de Liège accordait le non-lieu aux policiers. Mais pour la victime, « les policiers qui l’ont blessé avaient déployé à son encontre une puissance de feu excessive, propre à mettre sa vie en danger » et il reprochait aux autorités « de n’avoir ni pris de mesures aptes à prévenir ces événements, ni procédé à une enquête adéquate et effective. »

La Cour de Strasbourg estime qu’en acceptant la présence d’un journaliste sur le terrain d’une opération, « la police avait nécessairement accepté la responsabilité d’assurer sa sécurité ». Tout en admettant que les policiers avaient agi en état de légitime défense, la Cour a néanmoins reproché à la Belgique le manque d’information des policiers à propos de la présence d’une équipe de tournage. Yvan Trévalec réclame 1,5 millions d’euros de dommages et intérêts. Cette question sera tranchée « à un stade ultérieur et à la lumière de nouvelles observations demandées aux parties ».

Photo : Michel Krakowski / Belga

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