Loi anti-terrorisme, journalisme et militantisme : enjeux professionnels
La couverture journalistique
« La manière dont les médias ont couvert l’affaire qui a initié cette soirée-débat a été très critiquée », relève Martine Simonis. « Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour rendre compte des enquêtes dans les dossiers dits ‘terroristes’ ? Quel accès à quelles sources ? », demande-t-elle aux deux journalites-témoins du panel.
Pour Marc Metdepenningen, qui a couvert le sujet pour le quotidien Le Soir, « il s’agit d’un dossier ordinaire dont le traitement correspond à ce que l’on fait dans d’autres dossiers. C’est à dire trouver l’information là où elle se trouve, la recouper le plus complètement possible et forcer des portes que l’on peut les forcer pour rendre compte le plus correctement possible de ce qui se passe à un moment précis. On n’a pas la prétention de rendre compte d’une vérité figée et définitive. On n’a pas la prétention de tout connaître du dossier judiciaire, on n’a pas accès aux mêmes sources d’information. On dit ce que l’on en sait en essayant d’être le plus complet et le plus pertinent possible. »
Une circulaire organise, depuis 1999, les relations entre le parquet, la police et les journalistes. « Pensez-vous qu’il faudrait l’élargir au parquet fédéral ? », demande Martine Simonis. « Je suis contre la communication organisée car elle est anesthésiante. Par contre, il y a un devoir de communication envers le grand public lors d’événements graves mais ça, ce n’est pas le travail du journaliste », répond Marc Metdepenningen. « Les circulaires, ça ne fait pas de miracle ! On a fait un réel effort de communication ces dernières années mais je me suis rendu compte des limites de cette communication », reconnaît Cédric Visart de Bocarmé.
Martine Simonis revient ensuite sur la loi relative au secret des sources journalistiques.