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Campagne PPP

Campagne indépendants : la rencontre de Verviers

31/03/2005

Le 31 mars, à Verviers, c’est au « Movie West », le café du cinéma, qu’une quinzaine d’indépendants débattent et témoignent ; quelques « anciens », mais surtout de jeunes journalistes débutants ; la plupart sont verviétois, mais des confrères liégeois qui n’avaient pu participer à la réunion de Liège ont tenu à être présents. Les « anciens » conseillent : « Vu les tarifs, il faut diversifier les collaborations pour s’en sortir ». Mais il faut souvent se battre avec les rédactions : l’exclusivité, même tacite, semble la règle dans un même segment, « alors que si on ne multiplie pas les collaborations, c’est impossible financièrement« . Mais même si l’on arrive à cumuler des piges en télévision et en presse écrite, certaines périodes, comme les vacances, sont difficiles : les pages régionales sont réduites à la portion congrue, plusieurs émissions sont supprimées et, en sport, c’est le désert… Et puis, problème récurrent en région liégeoise, les stagiaires-étudiants : « Il y en a beaucoup trop et trop souvent dans les rédactions ; notre seule « chance », c’est lorsque le stagiaire est « mauvais » ; mais si c’est un « bon stagiaire », on perd jusqu’à un tiers de notre collaboration« .

A l’instabilité des collaborations, même multiples, s’ajoute la multiplicité des tâches : au Jour, les indépendants « fixes » se chargent aussi de la maquettisation de leurs papiers (et pour le même tarif : une page complète vaut 75 € bruts) et de fournir les photos (rémunérées à 10 €/photo publiée) ; à côté des indépendants « fixes », il y a aussi les « volants », qui ne sont appelés qu’en cas d’urgence. Le statut de « fixe » comporte certains avantages : être présent à la rédaction permet d’avoir « les bons sujets » mais aussi, plus prosaïquement, d’utiliser le téléphone du journal puisque les frais de téléphone ne sont pas remboursés… Ici, comme dans toutes les régions, le spectre des faux-indépendants n’est jamais très éloigné…

La plupart des jeunes journalistes verviétois ont une seule collaboration régulière en PQ mais ils ne s’en sortent que parce qu’ils travaillent parfois en presse magazine « qui paie mieux » (Télépro par exemple, 80 à 106 €/page de 3.000 et 4.000 signes) ou bien en toutes-boîtes (Passe-partout, forfait hebdomadaire de 160 €). Collaborations rares… et convoitées. Aucun d’entre eux n’a choisi d’être indépendant, aucun d’entre eux ne souhaite le rester. A ce stade, ils sont convaincus que s’ils « s’accrochent », ils seront un jour ou l’autre engagés… ce que les anciens ne confirment pas : si quelques indépendants ont en effet réussi à obtenir un contrat, ils en ont vu beaucoup sortir de la profession, ils ont vu trop d’engagements de journalistes « extérieurs » à la place de collaborateurs réguliers… Sont encore évoquées les questions de sécurité sociale et les relations avec les confrères salariés « qui sont souvent loin d’imaginer nos conditions de vie« …

Martine SIMONIS

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